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Un conte pour s'inviter au rêve , par François G.

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Un conte pour s'inviter au rêve , par François G. Empty Re: Un conte pour s'inviter au rêve , par François G.

Message par Admin Mer 8 Avr - 17:15

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Message par Admin Mer 8 Avr - 9:00

Ma mère aimait à nous raconter L’ETOILE de LEON
« A Noel en rentrant de la messe de minuit « le grand papa » ; allait directement à l’écurie ! Son père le faisait
déjà, il redonnait aux bêtes une bonne brassée de fourrage avec un peu de farine soigneusement préparée. Il
expliquait que ses animaux eux aussi avaient bien mérité d’être réconfortées ce soir-là.
Et les bêtes lui parlaient ?
« Les premiers rayons du soleil traverse la cuisine Léon replie son journal, va au puits juste devant la porte, prend
une seille d’eau fraiche pour Vaillant, son cheval. La charrette est vite attelée, Félicie les voit partir. Elle devine
qu’il reviendra peut être de la foire avec quelque achat utile. Elle pense à tout ce qu’il faut préparer pour cette
belle journée d’automne qui s’annonce : heureusement les enfants dorment encore !
Léon a son idée.il reviendra avec ces nouvelles cuisinières au grand foyer qui ouvre par-dessus ! Comme celle que
Félicie avait vue chez ses cousins Bagnard du côté du Pont Boudot ! Elle lui en avait juste parlé une fois et il avait
compris : A la dernière foire de l’année de Bletterans « à la mi-septembre » il en trouvera bien une ! Léon
travailleur joyeux oubliant sa fatigue sait faire plaisir. Lorsqu’il part ainsi à la journée il aime revenir à la maison
avec une surprise pour Félicie. Et les enfants ne manqueront pas de guetter son retour : il s’en réjouit déjà de ces
belles grandes tablées qui viendront, - et où les enfants peut être un jour qui sait ses petits-enfants entendront
« leur grand papa » amusé, lancer à la volée des convives « reprenez donc des bons fayots »
Le cheval lui aussi a compris où l’on doit aller. Il prend sans hésiter le grand chemin, celui qui pour aller à
Bletterans s’étire de Chalon à Lons le Saunier. C’est une voie antique, son tracé a sûrement été inspiré par de
grands migrateurs comme ceux qui se reposent parfois au clocher de Villevieux .Des hommes courageux avaient
façonné les passages les plus sûrs en évitant fondrières et marais. Dans des temps oubliés animaux et humains
avaient la même capacité à toujours retrouver leur chemin. En gagnant la parole les hommes avaient peu à peu
désappris à écouter. Heureusement que les animaux pas si bêtes acceptaient parfois d’en guider quelques-uns.
Seulement ceux qui, patiemment devenus amis, avaient appris leur langage !
Léon laisse la longe flotter sur l’encolure. Ce cheval, il l’avait eu jeune poulain, sa mère avait été réquisitionnée en
1915 pour conduire les lourds convois vers les soldats du front ! Perdre son cheval c’est la misère qui force la
porte : Les enfants avaient pleuré et lui aussi en se cachant pour ne pas ajouter de la tristesse à la tristesse !
Entre Villevieux-la vieille ville et son castel de Bletterans il y a à peine une demie de lieu .Léon regarde cette
grande plaine qui n’en finit pas ! Elle court vers le Revermont jusqu’aux vignes de Ruffey Arlay Voiteur veillées
par Château Chalon, village perché sur sa grande roche, le premier du Jura que l’on aperçoit en arrivant de Bresse.
Léon avait lu, peut être dans le dictionnaire du Rousset, qu’avant les époques glacières L’AAR Doubs et le Rhin y
coulaient là ensemble : ce grand fleuve gonflé des eaux des Alpes avait formé un immense lac. Mais en amont,
des dépôts de moraines s’accumulant du coté Jura qui s’élevait, le lac s’assécha, devenant une grande plaine à
céréales
« La terre fertile, légère comme de la cendre » faisait le bonheur des anciens laboureurs. Rien à voir avec les
finages herbeux de Chapelle Volant ! Bletterans marquait ainsi une frontière naturelle entre ces deux pays, celui
des labours et celui des pâturages ! Une frontière de toujours traversée par une multitude de pérégrinants, de
pieds poudreux, de marchands et de migrants de toutes sortes. Ses ancêtres racontaient à la veillée qu’eux aussi
étaient arrivés des confins de contrées lointaines.
Son grand père lui avait parlé d’une origine familiale du Morvan du coté de Corbigny-Vézelay, puis d’une fuite en
Suisse pour échapper à la chasse aux réformés d’un roi Soleil aveuglé d’intolérance ! Certains étaient restés en
Pays Bernois, y avaient fait souche, d’autres revenus en France posèrent leurs bagages en Bresse !
Aujourd’hui, c’est la grande route aux sabots où bêtes et hommes cheminent vers la foire. Elle est toute remplie
du bruit des charrois. Certains ont marché bien avant le lever du soleil pour arriver à temps. La foire de Bletterans
attire de si loin, de toute le Bresse et bien au-delà ! Comme chaque année elle étale ses marchandises jusqu’aux
vieux fossés qui ceinturent le bourg. Léon se dirige vers le coin des quincailliers : il y a ceux de St Germain du Bois
et de Sellières : les premiers s’approvisionnant auprès des métallurgistes de Monceau et les seconds réputés pour
les solides outils des forges Baudin. Il sait ce qu’il veut et ladite cuisinière celle « à grand foyer » est vite trouvée,
payée et chargée ! Vaillant, son cheval l’attendra pendant qu’il fera un tour du côté du parc aux animaux
installé à l’entrée du bourg, du côté de Chapelle volant !
Il retrouve Gaspard un colporteur étameur arrivant du Morvan ; il le reconnait. Il était habituel de pratiquer
plusieurs métiers en même temps : Gaspard était aussi à la saison, aide fromager. Venu de La Gruyère il faisait
« le tour » du fromage quand on le fabriquait à la maison. Léon l’avait accueilli et Gaspard avait apporté de
judicieux conseils pour le soin des vaches. Il ne l’a pas vu depuis bien longtemps ! Il est installé avec des paniers
de toutes sortes et quelques bêtes : deux mulets bâtés, deux bœufs attelés et une vache au collier adroitement
ouvragé. Il n’a pas vu arriver Léon qui entend : « … tu seras bien ici… tu verras c’est une bonne maison !
Léon s’approche « bonjour Gaspard » le marchand se retourne un peu surpris « Ha Bonjour je vous attendais ! »
Comment ça Gaspard Vous m’attendiez,- vous savez toujours me faire rire! Léon et Gaspard se serrent la main
en riant de bon cœur. Le marchand reprend son sérieux « Justement Léon vos cousins du Morvan, ils m’ont
dit de vous donner le bonjour, ils savent que vous êtes un homme avisé, Ils vous sollicitent pour un
service ! Accepteriez-vous de prendre cette vache en pension jusqu’à la saint Charles en mars ? »
« Vous me direz : Pourquoi venir de si loin pour prendre en pension ? Certes il y a bien de bon courtils du
côté du Morvan ! Ecoutez Léon, vos cousins sont bien vieux et des messieurs sont venus, la ferme sera
vendue ! Et puis ils ont perdu leur ancien berger ! Lui seul savait prendre soin de cette vache qui donne
encore du bon du lait mais, elle dépéri. Ici elle reprendra des forces,je vous ai vu remettre debout des
bêtes bien moins gaillardes ! »
Que me racontez-vous là ! Léon fait les yeux ronds, le prend on encore pour un grand guérisseur ! Avec les
chevaux certes !
« Ecoutez, ajoute encore Gaspard, je vous laisse quelques instants avec elle .Je dois payer une dette chez
le marchand de laine juste en face de la rue et je reviens vers vous ! Je sais que ce n’est pas une question
d’argent mais Ils m’ont donné cette enveloppe, pour les frais ! »
Léon réfléchit, cette vache ce n’était pas prévu. Mais elle apportera un complément de lait bienvenu car en cette
fin d’année son petit troupeau ne donne plus guère de lait et les cousins généreux lui ont donné une belle
somme pour la pension: Malgré l’achat de la cuisinière il reviendra de cette foire avec une bourse encore bien
garnie !
Au retour de Gaspard Léon est déjà décidé : C’est d’accord !
La vache nommée «Etoile » venait de trouver une nouvelle maison .L’affaire fut conclue entre les deux amis par
une longue poignée de main et Léon reprit la route de Villevieux avec Vaillant et Etoile !
Gaspard les accompagne du regard le coeur léger ! Il se dit que Léon comprendrait, le jour venu, qu’il avait pris
une sage décision. Félicie est contente de sa nouvelle cuisinière et pour « Etoile » elle sait que Léon a bien fait !
Juste avant la Saint Martin les cousins du Morvan écrivirent : Léon en fut bien surpris : En définitive ils lui
donnaient la vache .C’était déjà « par amitié pour leur jeune cousin et ses enfants » et puis ils ajoutaient qu’une
fille d’Etoile avait fait un veau qui selon eux « avait bien les mêmes belles qualités que sa grand-mère » La
lettre se terminait par cette phrase énigmatique « Léon vous comprendrez bien à la Noël ! »
Ce soir arriva et effectivement Léon compris le secret de sa vache du Morvan! Peut-être en parla-t-il à Félicie mais
ni les enfants ni personne n’en surent une parole ! Jusqu’à ce jour où après la messe de minuit, mon père me
demanda de l’accompagner pour soigner les bêtes : et Là moi aussi j’ai compris. J’avais à peine 4 ans : l’âge où la
parole qui s’affirme n’a pas encore effacé la trace de l’écoute sensible de l’enfance !
C’est l’âge où tous les sens en éveil,
sont encore animés de la magie de l’enveloppe de la naissance.
et il n’est nul besoin de dormir pour ouvrir la porte du rêve.
On sait fredonner aisément le chant des pistes, celui qui révèle !
La parole des bêtes les enfants la perçoivent,
Ils la pressentent,
Déjà initiés avant d’avoir appris.
Ils pratiquent la langue du corps et des gestes sans avoir tous les mots pour expliquer.
Ce que les enfants entendent leur ouvre un monde à part.
. Ces échos sensibles au cœur éveillé fracassent la routine !
Alors ils s’obligent à n’en rien dire et lorsqu’ils essaient de nous initier,
qui sait donc les écouter?
Et c’est à Villevieux qu’Etoile, la vache des cousins du Morvan, passera encore quelques Noël .elle fut heureuse
encore de longs jours .Et les enfants de Léon et de Félicie aussi !
Post scriptum : Eric Orsenna dans « l’entreprise des Indes » fait l’éloge du rêve pour tout découvreur qui doit
voyager au-delà des mondes de routine ! En parlant des découvreurs des Amériques il confirme et nous rassure
« Ce ne sont pas les vents qui ont poussé les bateaux au-delà des ports, c’est le rêve ! »

Par François G.

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